dimanche 5 octobre 2014

Back to the future


Épouvante-horreur/Flippant !

Réalisé par John R. Leonetti
Avec Annabelle Wallis, Ward Horton, Alfre Woodard, Eric Ladin, Kerry O'Malley, Tony Amendola, Brian Howe...

Long-métrage Américain 
Durée : 1h38m
Année de production : 2014
Distributeur : Warner Bros. France

Date de sortie sur les écrans américains : 3 octobre 2014
Date de sortie sur nos écrans : 8 octobre 2014 


Résumé : John Form est certain d'avoir déniché le cadeau de ses rêves pour sa femme Mia, qui attend un enfant. Il s'agit d'une poupée ancienne, très rare, habillée dans une robe de mariée d'un blanc immaculé. Mais Mia, d'abord ravie par son cadeau, va vite déchanter.
Une nuit, les membres d'une secte satanique s'introduisent dans leur maison et agressent sauvagement le couple, paniqué. Et ils ne se contentent pas de faire couler le sang et de semer la terreur – ils donnent vie à une créature monstrueuse, pire encore que leurs sinistres méfaits, permettant aux âmes damnées de revenir sur Terre : Annabelle…

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : Le vendredi 3 octobre 2014, Warner Bros. France a organisé une projection d'ANNABELLE un peu particulière. En effet, la poupée, star du film, était présente et elle était accompagnée d'un esprit qui semblait ne pas avoir quitté ce monde tranquillement.





Voilà qui nous a mis dans l'ambiance avant même que le film ne débute !
J'ai passé un bon moment avec ANNABELLE. Le film réussit à faire sursauter à plusieurs reprises. L'atmosphère des années 70 mêlée au surnaturel est bien dessinée grâce à la réalisation habile et soignée de John R. Leonetti. Le grain spécifique des couleurs apporte une identité visuelle particulière au film.
Tout et tout le monde paraît étrange ou suspect.
Le réalisateur ménage des moments de tranquillité apparente, et introduit un peu d'humour parfois, pour mieux nous surprendre et nous effrayer au tournant. Il utilise des effets classiques basés sur nos peurs de l'inconnu, de l'intrusion, de l'isolement... Il le fait fort bien. Pour peu qu'on ait envie de se laisser faire, on finit par rentrer dans son jeu. D'ailleurs les rires nerveux dans la salle le prouvent. Ses stratagèmes fonctionnent.
J'avais beaucoup aimé THE CONJURING - LES DOSSIERS WARREN qui se rapprochait plus d'une enquête paranormale. Il y a une cohérence scénaristique puisqu'Annabelle nous était déjà présentée dans THE CONJURING et que le lien est ici repris dans le but d'expliquer les origines de la poupée maléfique. Avec ANNABELLE, il s'agit de voir les effets du surnaturel sur une famille classique.
Cette fois, les victimes sont un jeune couple qui démarre dans la vie et qui attend son premier enfant. Le mari est sur le point de devenir médecin. L'avenir s'annonce sans surprises et (trop) tranquille, jusqu'à ce que leur chemin croise Annabelle. 
Utiliser une poupée comme vecteur du mal, pourquoi pas ? Surtout quand elle ressemble à celle du film. Sans avoir été emparée d'une entité spirituelle maléfique, elle fait déjà peur !


Le jeune couple, Mia, interprétée par Annabelle (sic) Wallis, et John, interprété par Ward Horton, font parfaitement opposition à l'ambiance mise en place par le réalisateur. Ils sont assez mièvres, ils ont l'air décalés. Ils semblent sortir d'une publicité pour dentifrice des années 50. Annabelle va anéantir leur quotidien trop pépère et ils vont devoir faire face et évoluer.





Ils sont entourés d'Alfre Woodard, qui interprète Evelyn, et de Tony Amendola, qui interprète le Père Perez. Ces deux acteurs sont impeccables pour ajouter un peu de bizarre à l'ensemble.



ANNABELLE réserve des surprises angoissantes et terrifiantes. Vous n'auriez peut-être pas achetés cette poupée avant de voir le film mais vous serez sûr de ne jamais le faire après l'avoir vu ! Si vous aimez les longs-métrages qui donnent des frissons, ANNABELLE est fait pour vous.


NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

De tout temps, les poupées sont adorées par les enfants, vénérées par les peuples primitifs et utilisées comme armes magiques pour faire le bien et le mal. 
Je vous ai manqué ?
Annabelle, l’inquiétante poupée qui a défrayé la chronique à l'occasion d'une retentissante affaire d'Ed et Lorraine Warren, célèbre couple d'experts en paranormal, a donné la chair de poule au public dès ses débuts dans CONJURING : LES DOSSIERS WARREN de James Wan, qui a triomphé récemment au box-office. Au cours du tournage de CONJURING, James Wan et le producteur Peter Safran envisageaient déjà d’offrir à cette poupée redoutable un film à part entière.

Wan, qui a toujours été fasciné par l’affaire Annabelle, raconte : ″On sait qu’elle est tellement maléfique qu’elle doit, encore de nos jours, être enfermée à double tour, mais la question est de savoir ce qui l’a rendue comme ça″.

Et comment un jouet charmant et innocent peut-il être le catalyseur d’un esprit si maléfique et destructeur?, ajoute Safran.

Tous deux ont convaincu John R. Leonetti, fidèle directeur de la photographie de Wan, de réaliser ce film : ″J’ai eu beaucoup de chance d’avoir John à mes côtés pour éclairer la plupart de mes films, et c’était donc une évolution naturelle que de lui confier la réalisation d’ANNABELLE″, déclare Wan. ″Son sens de l’esthétique, son attachement à cette histoire et son aptitude innée à communiquer avec l’ensemble de l’équipe et des acteurs sont autant d’atouts et nous avons eu de la chance de le compter parmi nous″.

Leonetti, qui a signé des plans terrifiants dans CONJURING : LES DOSSIERS WARREN et INSIDIOUS, était lui aussi fasciné par les origines de la sinistre poupée, et exalté à l'idée de porter son histoire à l’écran – mais cette fois-ci avec la casquette de réalisateur.
Je suis un grand passionné de films d’horreur. J’adore aussi travailler avec James et Peter, et je suis ravi qu’ils aient choisi de me confier ce projet. J’avais vraiment hâte de faire partager tout ce que j'ai appris avec James, qui est le maitre absolu du frisson, et de pouvoir en témoigner dans ce film, explique Leonetti.

John et James ont si souvent collabore ensemble qu'ils ont vraiment la même conception des choses, et nous avions tous trois été tellement proches sur CONJURING : LES DOSSIERS WARREN, que nous savions qu'il y aurait une confiance absolue entre nous au niveau de la création. Tous deux ont été des partenaires rêves sur ce projet, précise Safran.
Leonetti a immédiatement été sensible au script du scénariste Gary Dauberman qui raconte comment la poupée est devenue maléfique. Le regard de Gary sur les origines du phénomène est génial, plein de suspense et comporte une dimension psychologique vraiment intéressante, raconte celui-ci.

Dauberman était ravi de travailler avec ceux qui lui avaient offert de purs moments de terreur lors de leur précédent film :  J'avais vraiment hâte de pouvoir collaborer avec eux ; tout le monde aime avoir une bonne frousse de temps en temps et c'était notre objectif, confie-t-il.

Annabelle permet de faire peur de manière hallucinante car elle existe vraiment, et rien n'est plus effrayant que ça, ajoute Leonetti.

On a tous eu un jouet qu'on a cru être vivant la nuit, explique Annabelle Wallis qui joue dans le film le rôle d'une femme enceinte qui collectionne les poupées. C'est quelque chose qui a trouvé un écho chez moi et je pense que ca parlera a beaucoup de gens.

Ward Horton, partenaire d'Annabelle Wallis dans le film, a également été fort impressionné par cette histoire : J'ai adoré le script, dit-il. Ca m'a vraiment secoué au plus profond de moi tout en me donnant envie d'en savoir plus sur les personnages.

Alfre Woodward n'avait jamais joué dans un thriller surnaturel :  Je me suis dit que ce serait marrant, mais pour être franc, le film m'a vraiment perturbé car il restitue une réalité très dérangeante dans laquelle s'inscrivent des événements paranormaux terrifiants.
Il y a des vérités qui nous échappent et des créatures que nous ne pouvons percevoir, explique Leonetti. La démonologie va continuer à fasciner les gens, surtout quand elle prend le visage d'une poupée à la fois attirante et repoussante. On a beaucoup joue avec cette idée.
Il se passe des choses ici que je n'arrive pas à m'expliquer.-Mia
Quand une agression bouleverse l’univers de John et Mia, un couple en passe d’avoir leur premier enfant, des phénomènes étranges se déclenchent, de plus en plus inquiétants et difficiles à expliquer. Cela n’arrive-t-il que dans l’imagination de Mia, souffre-t-elle du syndrome de stress post-traumatique, ou une créature diabolique cherche-t-elle à s’en prendre à sa famille ?

″J’adore les histoires centrées sur des personnages féminins et Mia est au cœur du film″, explique Leonetti. Les directeurs de casting ont cherché partout qui pourrait l’interpréter, des États-Unis jusqu’en Afrique du Sud : ils ont alors fait passer une audition à Annabelle Wallis, qui travaillait sur un autre film au Royaume-Uni, et ont soumis l’enregistrement aux producteurs.

″La lumière du jour n’éclairait qu’à moitié le visage d’Annabelle″, se souvient le réalisateur. ″On ne voyait pas bien ses yeux car la lumière ne les éclairait pas directement mais ça donnait un effet très spectaculaire. Son interprétation était pleine de force et de vulnérabilité, et c’est important pour l’évolution du personnage de Mia. À un moment donné, elle s’est légèrement penchée, j’ai vu ses yeux et voilà…"

″John a eu cet instinct qui lui a fait dire, ′c’est elle′ ; il était évident qu’on tenait notre Mia″, renchérit Safran. Le rôle lui a été offert avant même que les producteurs ne la rencontrent.
Pour Annabelle Wallis, son personnage est ″une femme adorable et douce avec ses turpitudes intérieures ; elle m’intriguait. Elle est intelligente et vulnérable, et elle se bat seule car autour d’elle on pense que l’approche de la maternité accroît ses angoisses et la rend paranoïaque. Mais la situation est un peu plus complexe, tout comme l’est Mia″.

″C’est une grande responsabilité pour un acteur d’être aussi souvent présent à l’écran et de devoir entraîner le spectateur dans son combat, mais elle y est arrivée sans peine″, ajoute Leonetti.

″John est extrêmement chaleureux et enthousiaste, et sa passion pour le cinéma ainsi que ses connaissances dans ce domaine sont tels qu’il ne peut s’empêcher de donner libre cours à sa créativité″, signale Annabelle Wallis. ″Il a su faire passer ses idées qu'il a partagées avec ses acteurs et ça m’a donné l’impression de faire partie d’une famille ; c’était un vrai plaisir de travailler avec lui″, ajoute-t-elle.

Pour les producteurs, l’audition de Ward Horton, qui interprète le mari de Mia, John, a été tout aussi mémorable : Horton est arrivé habillé comme son personnage, vêtu de pied en cap comme un étudiant en médecine des années 70, jusqu’aux lunettes et à la coupe de cheveux.
Ward est entre dans la pièce et c'est comme s'il avait été projeté directement d'une autre époque, disons les années 70 dans le style [de la marque de vêtements] Brooks Brothers ; il était le jeune étudiant en médecine que nous recherchions, se souvient Safran.

Des qu'ils ont vu Annabelle Wallis et Ward Horton ensemble, les producteurs ont compris qu'ils tenaient là le couple Form, qui voit son univers basculer au contact de la monstrueuse poupée.

Je pense qu'ils vont très bien ensemble et incarnent parfaitement ce couple : on peut croire a leur relation et les suivre au cours de cette aventure effrayante. Le spectateur s'implique émotionnellement et la terreur en est d'autant plus dérangeante. Je pense que c'est la vraie valeur ajoutée qu'apportent Annabelle et Ward au film, précise Wan.

Les deux acteurs ont eux aussi senti une connivence s'installer immédiatement et Annabelle Wallis dit de son mari de cinéma : Il est réellement important d'arriver a croire que ces deux là s'aiment pour que le public s'attache à eux et Ward a été un merveilleux partenaire.
On a tout simplement accroché : Annabelle est belle, très intelligente et drôle, et c'est génial de travailler avec elle, raconte Horton. Mia et John sont très différents, ils incarnent les pôles opposés qui s'attirent, à tel point qu'ils forment le couple parfait et je pense qu'ils seraient perdus l'un sans l'autre.

Au début du film, ils semblent avoir tout pour eux : Mia va connaître le bonheur d'être maman, John a une carrière de médecin qui s'offre a lui et tout semble leur sourire. Mais bien vite leur avenir est compromis et, le plus terrible, c'est parce que John est un mari aimant que des événements atroces se produisent.

Et oui, c'est entièrement de sa faute, plaisante Horton. Mia collectionne les poupées et John a passé beaucoup de temps a en dénicher une extrêmement rare qu'elle a toujours souhaité ajouter à sa collection. Il la lui offre pour célébrer l'enfant à venir, et elle la met dans la chambre du bébé. Ils sont très heureux. Mais si seulement ils savaient...
Ils n'ont aucune idée de ce qui les attend : leur petit monde est en effet complètement bouleversé lors d'une nuit abominable. Quand Mia entend des hurlements dans la maison voisine, John part voir ce qui se passe, laissant Mia seule, mais pas pour longtemps : les membres d'une secte satanique forcent la porte de leur maison et, en tentant d'invoquer un démon, laissent un symbole sanguinolent sur les murs de la chambre de l'enfant, tandis que le sang se met à couler sur la poupée de Mia. Le couple survit mais des événements étranges, de plus en plus inquiétants, ne tardent pas à survenir.

Mia est tellement perturbée que le couple décide de déménager à Pasadena. Est-ce un nouveau départ ou bien est-il déjà trop tard ?

Ils vivent tous deux les choses différemment et cela les met en porte a faux l'un vis-à-vis de l'autre, explique Anabelle Walis. Mia se replie autour de son bébé; elle réagit en rescapée et ne pense qule protéger, et elle s'éloigne quelque peu de John.
Comme il est médecin, il voit les choses de façon tranchée : pour lui, il n'y a pas d'entre-deux. Et quand elle lui parle de ces événements étranges, il a beaucoup de mal à y croire, et cherche une explication rationnelle, souligne Horton.

Mais il n'y en a pas. Même si le couple habite dans un nouveau quartier, Mia n'arrive pas a échapper à ces menus incidents qui perturbent son univers. Comme elle se sent isolée, elle décide de retourner dans leur maison : les membres de la secte auraient-ils réussi à convoquer le démon ? C'est ce qui la conduit auprès d'Evelyn.

Alfre Woodard campe Evelyn, une voisine qui possède une librairie : Evelyn connait la réponse aux questions que nous n'avons pas posées, ou que nous sommes effrayés de poser, explique Leonetti. Alfre est extraordinaire en tant qu'être humain et qu'actrice. Nous avons vraiment eu une bonne ambiance sur le plateau mais elle était très sérieuse des qu'il s'agissait de son personnage. Je lui suis reconnaissant d'avoir été notre Evelyn.

Quand on fait la connaissance d'Evelyn, elle dégage une aura de mystère, et on comprend qu'elle cache quelque chose. Elle peut être tout autant du cote du bien que du mal, explique l'actrice.

Annabelle Wallis salue sa partenaire : Elle est exceptionnelle, et décrit Evelyn comme quelqu'un qui jette la lumière sur le monde surnaturel qui plonge Mia dans le brouillard et qui l'aide à comprendre ce qui se passe vraiment autour d'elle.
Tout au long du film, alors que Mia continue de se mesurer à la puissance diabolique qui l'attaque, elle et John demandent également l'avis d'un prêtre, le Père Perez, incarne par Tony Amendola.

J'ai reçu une éducation catholique, j'étais enfant de cœur et connaissais les prières en latin, et tout le reste, confie Leonetti. Je voulais un acteur qui puisse évoquer cette sensibilité un peu vieux-jeu. Tony a une voix naturellement réconfortante, il apporte une gravité au personnage et incarne vraiment bien ce conseiller spirituel qui cherche à aider son prochain. Il a été formidable.

Plus la violence se déchaîne, et plus le Père Perez commence à croire que quelque chose est a l'œuvre : il explique au couple que des démons peuvent s'attacher à des objets et les utiliser pour atteindre leur but : réclamer un innocent, précise Amendola.

Et qu'y a-t-il de plus innocent qu'un enfant ?
C'est déjà assez horrifiant que ce démon en ait après eux mais qu'il puisse s'en prendre à leur enfant fait tout basculer et pousse Mia àa lutter de toutes ses forces, ajoute Leonetti.
Même si elle doit, pour y parvenir, s'engager dans un combat mortel contre Annabelle.
On trouve encore au casting Kerry O'Malley et Brian Howe respectivement dans le rôle des voisins Sharon et Pete Higgins, ainsi qu'Eric Ladin sous les traits de l'inspecteur Clarkin, qui enquête sur ce crime.
Sans oublier, bien sûr, Annabelle.
La poupée. Il faut qu'on s'en débarrasse.-Mia
D'après ce que l'on sait, la véritable poupée Annabelle a été achetée dans les années 70 dans une brocante comme cadeau d'anniversaire pour un étudiant. Elle a tourmenté son propriétaire et, parait-il, s'est déplacée seule, a écrit des mots sur du papier, menti sur son identité, fait des griffures dans le salon et a même été accusée d'être responsable de la mort d'au moins une personne. Annabelle se trouve actuellement dans une vitrine du Musée de l'Occulte Warren dans le Connecticut, derrière un panneau disant : Danger, n'ouvrir sous aucun prétexte.

La première incarnation de la poupée pour le film CONJURING : LES DOSSIERS WARREN a été soigneusement réalisée : Il était très important qu'elle ait l'air humain, précise James Wan. Je pense que c'est quelque chose qui joue un rôle important dans le potentiel de terreur psychologique du film. Quand on la voit sur une chaise ou dans le coin d'une pièce, on doit y regarder à deux fois avant de se dire : Oh ce n'est pas un être humain, c'est une poupée.
Pour le retour d'Annabelle dans le film qui porte son nom, le même artiste de Caroline du Nord, a qui Wan avait confié la confection de la première poupée, en a réalise deux autres versions, chacune avec ses caractéristiques propres. La première est neuve, immaculée et a l'air innocent, et c'est celle que le public découvre au début quand John l'offre à Mia, tandis que la seconde, plus abimée, est utilisée lorsque le surnaturel s'installe. Plus le démon l'habite, plus sa peau devient foncée et plus ses yeux reflètent cette noirceur et cette possession.

Leonetti a été très impressionne par les détails effrayants de ces nouvelles poupées : Avant de voir CONJURING : LES DOSSIERS WARREN, je me disais "Ce n'est qu'une poupée et alors ?" Mais je ne l'avais pas encore vue en face de moi ! Elle fait la taille d'un jeune enfant, et cela en soi vous interpelle, et quand elle vous regarde et bien, vous avez vraiment le sentiment qu'elle plonge son regard dans le vôtre... Mais cette fois, la voir devenir de plus en plus effrayante m'a glacé les sangs.

Annabelle Wallis est celle qui a le plus côtoyé Annabelle : Elle est totalement effrayante, et c'est en partie parce qu'on ne s'y attend pas : elle représente à priori l'innocence et la bonté, elle a l'air désarmante et il y a pourtant quelque chose en elle de menaçant.
Je l'ai vue pour la première fois sur le fauteuil du maquillage et j'ai du y regarder à deux fois pour m'assurer qu'elle n'était pas réelle ou qu'elle ne bougeait pas,  je ne sais pas trop !, raconte Horton en plaisantant. Dès que la poupée Annabelle arrivait sur le plateau, elle était telle une diva qui suscite murmures et chuchotements entre les membres de l'équipe. On a vraiment dû l'attendre a plusieurs reprises sur le plateau, et elle faisait vraiment partie de la distribution ! Et c'est vrai qu'elle est effrayante, à tel point que j'étais mal à l'aise en sa présence.

Alfre Woordward, elle, décrit la poupée comme terrifiante, j'ai vraiment sauté au plafond plusieurs fois sur le plateau, juste parce qu'elle était assise là et que je tombais sur elle sans m'y attendre.

Pour Amendola, qui partage une séquence d'anthologie avec elle : Elle est flippante.
Je me fiche de savoir si vous me croyez ou non : si quelqu'un vous proposait de laisser la poupée Annabelle passer la nuit dans votre maison, vous refuseriez probablement, plaisante Safran. Annabelle effraye tout le monde, et je me dis toujours que quelque chose de malsain va se passer si elle est là.

Et, de fait, il est arrivé des événements étranges à certains membres de l'équipe et du casting lors du tournage...
La nuit où a été tournée la séquence inaugurale de l'attaque de la maison, le scénariste Dauberman a vécu quelque chose d'inexplicable :  Les satanistes convoquent un démon en pratiquant un rituel sanguinaire qui implique un symbole. C'était très intense, sinistre et violent. On a termine vers 5h30 du matin et quand je me suis réveille plus tard ce jour-là, juste au-dessus de moi au plafond, j'ai vu ce symbole, ce A très particulier. Est-ce que ca pouvait être le reflet du soleil sur une lampe ? Oui, bien sur, mais cela m'a profondément ébranlé.

Horton atteste lui aussi d'une présences qui le suivait du plateau à l'appartement qu'il louait temporairement pendant le tournage. Les objets disparaissaient et réapparaissaient à des endroits différents. Et la première nuit, un vanity est tombé avec un bruit sourd, pour retomber de nouveau après avoir été place en sécurité :  Quelque chose qui nous dépasse était visiblement à l'œuvre durant le tournage de ce film, dit-il.
Un événement s'est également produit le tout premier jour du tournage dans l'appartement de Mia et John. Autant dire que toute l'équipe était en émoi : alors qu'on tournait les séquences impliquant des forces surnaturelles, une énorme structure de verre s'est détachée et fracassée au sol.

Leonetti a aussi remarqué des traces qui sont apparues au 8e étage de l'immeuble Langham (célèbre bâtiment de Los Angeles), ressemblant à des griffures laissées par une main : C'était vraiment perturbant, surtout quand on sait qu'Annabelle fait ça à ses victimes, remarque le réalisateur. Tout le monde a pris des photos, en partie parce qu'ils se sont dit que personne ne les croirait et aussi parce que cela les a tellement secoués qu'ils ne pouvaient y croire eux-mêmes.
J'ai entendu un hurlement dans la pièce à coté. Je crois qu'il se passe quelque chose.-Mia
Le tournage d'ANNABELLE s'est déroule en decors réels à Los Angeles et dans sa périphérie. Leonetti a décidé d'y filmer presque toutes les scènes dans la continuité.

Pour restituer l'histoire qui se déroule dans les années 70, Leonetti a fait appel au directeur de la photographie James Kniest. "Jimmy a vraiment un don. C'est quelqu'un de suffisamment ouvert pour que je puisse apporter ma petite touche et il sait interpréter ma propre vision des choses et ma sensibilité pour créer ce qui convient", raconte-t-il.

Les deux hommes ont décidé de dénaturer les couleurs pour donner à l'image l'allure d'un film des années 70. Pour y parvenir, ils ont procédé à des tests à la caméra afin d'établir quelle nuance de chaque couleur réagissait le mieux à cet effet et ajuster en conséquence la balance des couleurs. La palette a initialement été calée sur les tonalites de l'époque avant qu'ils ne décident rapidement qu'il valait mieux opter pour une certaine atemporalité. Leonetti et le chef décorateur Bob Ziembicki ont tous deux grandi à Los Angeles dans les années 70 et y ont leurs propres repères esthétiques. D'ailleurs, Leonetti s'est inspiré de la maison de son père pour créer l'intérieur du foyer des Form, ou Mia et John vivent au début de leur vie de couple, jeunes et heureux. "Cela nous a servi de point de départ pour en faire la maison des Form", confirme Ziembicki.

La demeure des Form est le cadre de l'une des séquences les plus intenses du film, tant en raison du degré d'angoisse qu'elle suscite que par la difficulté technique qu'elle a requise. L'invasion de la maison s'ouvre sur un plan de Mia et John au lit : Mia se réveille en entendant un cri et se rend à la fenêtre de leur chambre d'ou elle voit - tout comme le public - la maison des voisins, où les membres d'une secte satanique sont en train de commettre leur première attaque. La caméra opère un travelling arrière et revient chez les Form, où l'on découvre les satanistes en train d'agresser Mia, enceinte.

Leonetti a voulu faire ce que l'on appelle un plan-séquence, c'est-à-dire une scène filmée en un seul plan par une seule caméra et restituée telle quelle dans le film, sans montage. Le réalisateur en a d'ailleurs tourné plusieurs et les a conçus comme le ferait un directeur de la photographie : "Je voulais accrocher le spectateur et l'embarquer physiquement dans l'histoire, comme si c'était lui qui se réveillait au lit, qui entendait le hurlement. Je désirais le projeter au cœur de ce déchaînement de violence. En faisant ca, le ton est donné  et les enjeux du film deviennent évidents : voici un film bien réaliste qui vous prend aux tripes", décrit Leonetti.

L'équipe chargée des décors a construit la chambre des voisins, où le drame commence, dans le jardin du lieu où se trouve la maison des Form. L'équipe des effets spéciaux a ensuite travaillé en tandem avec Leonetti et son équipe de tournage et avec les acteurs : Il faut que tout le monde soit vraiment synchrone à chaque instant, et si on peut y arriver, ça signifie qu'on a réussi, explique le réalisateur.

Leonetti a utilise un stabilisateur MoVI pour réaliser ces plans-séquences complexes : C'est une prise longue, et ni la steadicam ni la caméra à l'épaule ne peuvent réaliser ce type de prises. Avec le MoVI, on a un bon compromis des deux : la caméra "flotte" un peu comme une steadicam et si on attrape les poignées pour les bloquer avec le coude, on peut obtenir la rigidité d'une caméra à l'épaule, explique Leonetti.

John aime à dire que la meilleure idée l'emporte, et c'est vrai, remarque Wan. Nous étions d'accord sur la manière de porter la tension psychologique à son comble et sommes partis de la. Mais le long plan-séquence est l'idée de John et cela renforce davantage encore la terreur rampante qui s'empare du spectateur.

Leonetti a filmé lui-même la scène pendant que Kniest utilisait une deuxième caméra secondaire pour "se couvrir" au maximum.

C'était très exaltant et c'était un vrai défi, explique Annabelle Wallis. Il y avait beaucoup à faire, beaucoup d'éléments à déplacer et tout devait se faire au cours d'une seule prise. C'était un processus extrêmement intéressant.

Horton partage cet avis : "La première fois que je me suis assis avec John, il m'a parlé de la façon dont il allait filmer cette attaque inaugurale. Ca avait l'air vraiment génial et la tourner l'a été plus encore".

La cuisine des Form a été reconstituée sur le toit d'un parking afin de réaliser une séquence a couper le souffle à l'aide d'effets pyrotechniques, tandis que Mia, enceinte, est seule dans la maison avec la poupée.

Le film a été principalement tourné dans les appartements Langham, célèbre immeuble situé dans Korea Town [le quartier coréen de Los Angeles]. L'équipe de Ziembicki a construit la chambre du bébé ainsi que toutes les autres pièces de l'appartement des Form dans le penthouse de l'immeuble. Au sous-sol, ils ont recrée l'ascenseur et les caves ainsi que le bureau du Père Perez et l'intérieur de la librairie d'Evelyn.

Des choix tout aussi subtils ont été faits pour les costumes. Annabelle Wallis remarque que la chef-costumière Janet Ingram a opté pour un style atemporel et classique pour refléter la personnalité de Mia : La garde-robe de Mia m'a beaucoup aidée à la comprendre, et ce même s'agissant de la posture et des mouvements, explique Annabelle Wallis, qui a adoré le style de son personnage. Les années 70 sont une époque emblématique pour la mode et John voulait qu'on remarque Mia. Elle est réservée, assez européenne dans ses choix. Janet a réussi a proposer des vêtements classiques, inspirés quelque peu par Grace Kelly, pour que Mia soit un peu plus habillée que la plupart des femmes de cette époque.

Comme pour tous les films, mais sans doute plus encore pour un long métrage visant à terrifier son public, la bande-son d’ANNABELLE a fait l’objet de tous les soins. Leonetti a confié cette création à Joseph Bishara, qui a déjà été l’auteur des musiques d'INSIDIOUS et CONJURING : LES DOSSIERS WARREN. Bishara y tient aussi un rôle puisqu'il fait un caméo assez terrifiant, comme c'est le cas de l'ensemble des films de Wan auxquels il a collaboré : ″J’adore Joe, c’est un type extraordinaire et un compositeur de talent. Il fallait encore une fois se montrer à la hauteur″, confie Leonetti.

Wan fait observer : "Tout en respectant les codes du genre, John introduit une dimension unique et irréelle dans ce film. Il a fait un travail formidable et j’ai hâte que le public découvre le film. ANNABELLE est plein de suspense et vraiment effrayant".

"Il y a une réelle progression dans l’échelle de la peur jusqu'à ce que les choses dégénèrent : John se lâche complètement jusqu'à atteindre un point paroxystique. C'est un film qui tient vraiment en haleine", ajoute Safran.

C’est à Leonetti que revient le mot de la fin : "J’espère qu’ANNABELLE va tout d’abord vous donner des frissons, puis que vous vous mettrez à y penser, de tout votre cœur, puis de toute votre âme. Et si votre sang ne fait qu’un tour et que les poils se hérissent sur vos avant-bras, c’est que nous avons réussi notre coup".


Autre post du blog lié à ANNABELLEhttp://epixod.blogspot.fr/2014/09/back-to-future_76.html

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