samedi 7 avril 2018

PIERRE LAPIN


Famille/Aventure/Un film frais et mignon, une bonne surprise

Réalisé par Will Gluck
Avec Domhnall Gleeson, Rose Byrne, Sam Neill, Tom Greaves, Marianne Jean-Baptiste, Deborah Rock...
Avec les voix, en version française, de Philippe Lacheau, Julien Arruti, Élodie Fontan... 

Long-métrage Américain/Britannique/Australien
Titre original : Peter Rabbit 
Durée : 01h30mn
Année de production : 2018
Distributeur : Sony Pictures Releasing France 

A partir de 6 ans

Date de sortie sur nos écrans : 4 avril 2018 


Résumé : Le petit lapin préféré des jeunes lecteurs depuis des générations est désormais le héros d’un film plein d’aventures et d’espièglerie ! L'éternelle lutte de Pierre Lapin avec M. McGregor pour les légumes du potager va atteindre des sommets. Sans parler de leur rivalité pour plaire à cette charmante voisine qui adore les animaux… Bien au-delà du jardin, de nombreuses péripéties les entraîneront de la magnifique région des lacs en Angleterre jusqu’à Londres !

Bande annonce (VF)


Ce que j'en ai penséPIERRE LAPIN est l'adaptation cinématographique du conte pour enfants éponyme (The Tale of Peter Rabbit en version originale) écrit et illustré par Beatrix Potter en 1902.

Ce film mélange animation et prises de vues réelles et c'est très réussi. Le soin apporté aux effets visuels pour donner vie à la famille de lapins est impressionnant. On tombe tout de suite sous le charme de ces petits protagonistes aux personnalités bien distinctes, qui ne se gênent pas pour faire des bêtises et ne pas se laisser embêter par des règles imposées par les humains. Il y a un côté chenapan qui est rafraîchissant et qui fait plaisir. Dans l'ensemble, le film est frais et plein d'humour, mais en même temps, il sait amener de vrais moments d'émotions, touchants, sur des thématiques qui ne sont pas édulcorées. Il est à ce titre respectueux de l'œuvre originale. Cela explique qu'il ne soit pas conseillé pour de trop petits enfants qui pourraient être peinés par certains aspects de l'histoire.


 




Le travail sur l'intégration visuelle des animaux animés avec les êtres humains est vraiment super. Les interactions fonctionnent pour rendre l'histoire crédible et nous entraîner dans cette aventure, plutôt simple en terme de scénario avec une composition assez classique, mais rondement menée par la réalisation et l'inventivité de Will Gluck. L'attention fournie aux décors rend le cadre de l'histoire impeccable pour que les spectateurs se sentent bien tout de suite dans cette ambiance toute mignonne de campagne anglaise.





Côté acteurs, le résultat est également enthousiasmant. Domhnall Gleeson interprète Thomas McGregor. Son personnage montre plusieurs visages dans ce rôle et l'acteur se débrouille parfaitement pour faire des allers-retours entre le type odieux et le gars sympa tout en restant attachant et amusant. Il forme un duo romantique convaincant avec Rose Byrne qui interprète Béa.



PIERRE LAPIN réserve des surprises. C'est un film parfait pour cette période enfin printanière. Il ravira les enfants qui réclameront un lapin à la sortie (pensez aux peluches) et les parents passeront un bon moment de détente sans enjeux qui leur donnera le sourire. Hop, hop, au ciné !
  

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Pour la première fois au cinéma, PIERRE LAPIN, le petit lapin espiègle et aventureux qui a captivé plusieurs générations de lecteurs, est le héros d’une comédie bourrée d’humour et d’action dans laquelle la querelle qui l’oppose à M. McGregor prend des proportions inégalées… La guerre des carottes est déclarée !

PIERRE POINTE SES OREILLES AU CINÉMA

Will Gluck, coscénariste et réalisateur de la première adaptation cinématographique des aventures du célébrissime lapin, déclare : « Mon père me lisait les histoires de Pierre Lapin quand j’étais enfant, si bien que j’ai toujours eu un attachement particulier pour le personnage. Lorsque j’ai moi-même eu des enfants, j’ai naturellement perpétué la tradition. Ce qui me plaît le plus chez Pierre, c’est son espièglerie, et je me suis dit qu’il serait intéressant de développer ce trait de personnalité imaginé par Beatrix Potter dans le cadre d’une histoire contemporaine. »

Personne n’était mieux placé que le malicieux James Corden pour prêter sa voix au personnage principal dans la version originale. L’acteur a été très touché de se voir confier le rôle du facétieux petit lapin à la veste bleue. Il déclare : « C’est une histoire merveilleuse qui doit tout à Beatrix Potter. J’ai été incroyablement honoré que Will pense à moi pour donner sa voix à Pierre Lapin. Il était enthousiaste comme un gamin à l’idée que je l’incarne, mais il a fallu que j’insiste sur le fait que je ne ferais que lui prêter ma voix ! »

Dans le film, la guerre que mène Pierre contre le vieux McGregor, le gardien du potager, connaît un rebondissement majeur lorsque le vieil homme passe l’arme à gauche – une victoire que Pierre revendique haut et fort. Mais lorsque son petit-neveu, Thomas McGregor (Domhnall Gleeson), hérite de la propriété, Pierre réalise que le combat pour le contrôle du potager et l’affection de la voisine, Béa (Rose Byrne), ne fait que commencer. Pour l’aider, Pierre fait appel à sa famille et à ses amis : ses sœurs Flopsaut, Trotsaut et Queue-de-coton, son cousin Jeannot, l’oie Sophie Canétang, la grenouille Jérémie Pêche-à-la-Ligne, la hérissonne Madame Piquedru et bien d’autres personnages tout droit sortis des contes originaux de l’auteure et illustratrice Beatrix Potter.

Pour la partie animation de PIERRE LAPIN, Will Gluck et le producteur Zareh Nalbandian se sont tournés vers Animal Logic, le studio d’animation et d’effets visuels cofondé par Nalbandian, qui a notamment pris part à LA GRANDE AVENTURE LEGO et HAPPY FEET. Le réalisateur déclare : « Nous tenions à utiliser le plus possible de personnages de Beatrix Potter pour rendre hommage à l’univers qu’elle a crééTout le monde connaît ses magnifiques aquarelles, et nous voulions donner l’impression qu’elles avaient pris vie comme par magie. »

La production s’est donc inspirée des illustrations originales de l’auteure. Zareh Nalbandian raconte : « Will et moi sommes allés consulter les originaux aux archives Beatrix Potter à Londres. C’est incroyable de voir qu’elle a réalisé ses aquarelles à la taille à laquelle elles figurent dans les livres ! Toute la difficulté a consisté à conserver l’intégrité des personnages de ces minuscules illustrations et à les transporter au XXIe siècle, en conservant cet esprit que l’on aime tant. Nous avions l’occasion unique d’accomplir quelque chose qui n’avait encore jamais été fait. »

Pour restituer l’esprit des peintures originales, l’équipe a notamment choisi de faire référence aux illustrations chaque fois que c’était possible. Will Gluck note : « Notre objectif était de faire en sorte que Pierre et ses amis ressemblent à de vrais animaux, mais en reprenant les vêtements et les expressions faciales des livres. »

Au-delà des considérations esthétiques, il était primordial que Pierre se comporte comme ce qu’il est dans les livres : un personnage qui n’hésite pas à prendre des risques et aime jouer des tours, mais doté d’un grand cœur.

Le réalisateur poursuit : « Il est interdit à Pierre de pénétrer dans le jardin de McGregor car cela a valu à son père de finir en tourte. Mais il y va quand même, pardi ! C’est dans sa nature, il n’y a rien à faire face à un entêtement pareil. Pierre est malicieux, mais il possède également une confiance en lui inébranlable et croit toujours avoir raison… alors qu’il a souvent tort ! Il ne doute jamais, si bien qu’il continue à s’obstiner jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il est allé trop loin. »

Mais lorsqu’il est confronté aux conséquences de son entêtement, Pierre révèle sa vraie nature. Will Gluck raconte : « Il réalise qu’il doit prendre soin de son cousin et de ses trois sœurs, et que même s’il ne veut pas l’avouer, Thomas McGregor n’est pas aussi mauvais que cela. À l’image d’un adolescent, Pierre commence à se rendre compte que tout n’est pas noir et blanc. »

Conserver ces éléments de la personnalité de Pierre était extrêmement important aux yeux des cinéastes, c’est pourquoi tout au long du projet, ils ont travaillé en étroite collaboration avec les gardiens de l’héritage de Beatrix Potter : la maison d’édition Frederick Warne & Co. Ltd., filiale de Penguin Random House, qui publie les aventures originales de Pierre Lapin depuis 1902.

Susan Bolsover, directrice en charge des licenses et des produits dérivés pour Frederick Warne & Co. Ltd, déclare : « Nous sommes très enthousiastes à l’idée que Pierre Lapin connaisse de nouvelles aventures. C’est formidable de pouvoir le faire découvrir à une toute nouvelle génération de fans sur grand écran ! Nous étions ravis que Will Gluck souhaite rester fidèle aux contes de Beatrix Potter et en particulier au caractère espiègle et adorable de Pierre Lapin. »

En effet, grâce aux bêtises de Pierre – et à celles qu’eux-mêmes commettent –
les enfants apprennent jusqu’où ils peuvent repousser leurs limites et comment faire face aux conséquences avec grâce. Susan Bolsover poursuit : « Bien que l’histoire ait une morale, je ne pense pas que les enfants aient l’impression de se voir infliger un sermon, et c’est sans doute pour cela que ça fonctionne si bien. Et entre nous, qui n’apprécie pas une touche d’espièglerie ? »

Susan Bolsover est convaincue que PIERRE LAPIN trouvera chez les spectateurs du XXIe siècle un écho similaire à celui provoqué par le livre chez les lecteurs de 1902, car les thèmes qu’il aborde et le caractère du personnage sont intemporels. Elle précise : « Beatrix Potter est parvenue à toucher les gens avec Pierre Lapin parce qu’il s’agit d’une histoire drôle et intemporelle qui captive l’imagination des enfants. Elle était consciente qu’il fallait se mettre à leur niveau pour s’adresser à eux et elle a imaginé une histoire qui se déroule dans le monde naturel, un univers que tous les enfants connaissent, et qui traite de thèmes universels. »

L’autre moyen qu’a trouvé la production pour honorer l’héritage de Beatrix Potter a été de tourner certaines scènes du film dans le Lake District, cette magnifique région des lacs située au nord-ouest de l’Angleterre où l’écrivaine a vécu et qui a eu une influence majeure sur son œuvre. Après son décès en 1943, Beatrix Potter a légué l’essentiel de ses biens (ses fermes, ses terres, ses illustrations, ses moutons) au National Trust, organisme qui prend soin de cet héritage depuis plus de 70 ans.

John Moffat, en charge des biens de Beatrix Potter pour le National Trust, déclare : « Beatrix Potter a légué un vaste héritage au National Trust. S’occuper de sa maison, Hill Top, de ses nombreuses œuvres originales, de ses fermes et de ses terres constitue une part importante de notre rôle en tant qu’organisation de conservation. C’était une femme extraordinaire et nous avons plaisir à partager son travail et ses contes avec les familles du monde entier qui viennent nous rendre visite. Nous sommes tous très impatients de découvrir le film ; nous espérons qu’il fera connaître Beatrix à un nouveau public et qu’il incitera les spectateurs à visiter les endroits de la région qui lui ont inspiré ses classiques. »

Will Gluck confie : « Il était très important de nous rendre dans le Lake District car c’est non seulement là que se déroule l’action du film mais c’est également là où Beatrix Potter a vécu, qu’elle a écrit ses histoires et réalisé ses aquarelles. Nous avons fait notre maximum pour créer un monde qui ressemble le plus possible à celui de ses livres. Nous avons tenu à bâtir l’univers du film en nous inspirant de tout ce qu’elle a écrit et peint. »

DANS LE TERRIER ET AU-DESSUS DU SOL

Le réalisateur déclare : « La distribution de PIERRE LAPIN est tout simplement fabuleuse. Nous avons eu beaucoup de chance de rassembler tous ces acteurs incroyables autour du projet et de pouvoir utiliser leurs expressions pour créer l’animation. »

PIERRE LAPIN

Pierre est un jeune lapin au caractère impétueux et espiègle qui a aussi énormément de cœur. Il vit dans un terrier avec ses sœurs et son cousin, Jeannot. Bien qu’il se soit fait attraper à plusieurs reprises, il ne peut s’empêcher de s’introduire dans le potager du voisin pour chaparder quelques fruits et légumes pour sa famille, et son audace lui attire souvent des ennuis.

Le héros du film doit sa voix française à Philippe Lacheau et sa voix originale à James Corden, qui confère malice et charme au personnage. Will Gluck commente : « Je rêvais que James incarne Pierre car nous avons écrit le rôle pour lui. Il possède le parfait mélange d’exubérance et de douceur, et il est évidemment hilarant. »

De son personnage, James Corden dit : « Pierre croit toujours pouvoir en faire plus que ce qu’on attend de lui. Il est sûr de lui et déborde d’enthousiasme, c’est le genre de lapin qui au lieu de dire « Pourquoi ? », dit « Pourquoi pas ? ». »

La productrice exécutive Jodi Hildebrand déclare : « Il fallait que le personnage de Pierre soit intemporel. Nous voulions qu’il soit doublé par quelqu’un dont la voix donne envie de le suivre dans n’importe quelle aventure, et c’est le cas de James. Il est drôle, plein de charme et de malice, tout ce dont nous rêvions pour Pierre. »

Aux yeux de l’acteur, le charme du personnage revient exclusivement à Beatrix Potter : « Pierre peut se permettre toutes ses facéties parce qu’il est tout simplement adorable. On ne peut s’empêcher de sourire en le voyant. »

BÉA

La voisine de McGregor, Béa, a quitté la ville pour s’installer à la campagne dans l’espoir de devenir peintre, mais elle se sent bien seule. Ses seuls amis sont de petits lapins. Pierre est son préféré, et il le lui rend bien.

C’est Rose Byrne qui interprète le rôle. Elle déclare : « Béa est têtue et déterminée, mais elle est également tiraillée. Son talent s’exprime à travers les tableaux animaliers, mais comme seuls les portraits humains sont dignes à ses yeux d’être reconnus comme un art majeur, elle ne se considère pas comme une véritable artiste. Les animaux sont ses amis et sa famille, elle est un peu un mélange de Blanche Neige et de Jane Goodall ! »

L’actrice poursuit : « Will voulait réaliser une version très moderne d’un conte classique, ce qui n’a rien d’évident. Cette histoire est tellement populaire qu’il fallait faire preuve de beaucoup de tendresse et de drôlerie, mais j’ai trouvé le concept vraiment très intéressant. »

Jodi Hildebrand déclare : « Rose est lumineuse. C’est le genre de personne que tout le monde apprécie, ce qui était essentiel pour le film car Pierre, les triplées et Jeannot l’adorent, et Thomas McGregor tombe amoureux d’elle. Il était donc important que le public soit convaincu par la force de ces sentiments. »

Pour l’actrice, toute la difficulté a consisté à donner la réplique à un personnage principal qui allait être animé et intégré à l’image après le tournage. Elle explique : « Ces scènes vous obligent à faire appel à toute votre imagination. Leur tournage est incroyablement technique ; outre le réalisateur, tous les chefs de départements (effets visuels, effets spéciaux, département caméra, département artistique) observent chacun de vos mouvements. Énormément d’éléments complexes entrent en compte dans l’interprétation du personnage et dans ses interactions avec ses partenaires. »

THOMAS McGREGOR

Thomas McGregor a gravi les échelons au sein du célèbre grand magasin londonien Harrods et a travaillé assidûment (certains diront obsessionnellement) pour en obtenir le poste de directeur général adjoint. Malheureusement, la place a été attribuée à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui ne la mérite pas, c’est pourquoi lorsqu’il hérite du manoir McGregor (et de son potager), Thomas envisage de vendre la propriété afin de financer l’ouverture de sa propre boutique de jouets.

Mais Thomas, qui aime que tout soit propre et rangé à sa place, est sur le point de rencontrer son pire ennemi : Pierre. Will Gluck commente : « Il n’y a pas pire cauchemar pour Thomas qu’un jardin terreux peuplé de petits lapins qui prennent un malin plaisir à semer la pagaille dans ses plates-bandes. Ça le met hors de lui. »

Il ajoute : « Thomas est un peu collet-monté. Alors qu’il vient de se faire renvoyer malgré un comportement exemplaire, il fait une rencontre qui va bouleverser sa vie. »

Deux rencontres à vrai dire : celle de Béa, la douce et généreuse voisine qui n’est pas insensible à son charme, et celle de Pierre, le lapin qui met son jardin (et sa vie) sens dessus dessous.

Au début du film, le personnage est mû par un esprit de revanche. Le réalisateur explique : « Thomas s’est juré de trouver le moyen de se venger d’Harrods. Quand il apprend qu’il a hérité d’un manoir, il décide de le retaper et de le vendre afin de rassembler les fonds nécessaires à l’ouverture de sa propre boutique de jouets. » Il n’est donc pas étonnant que lorsque Pierre commence à semer le chaos dans son potager, Thomas se lance dans une vendetta hors de toute proportion contre le petit animal.

Si la querelle qui oppose McGregor et Pierre a initialement pour objet les légumes du potager, elle prend une tout autre dimension lorsqu’ils entrent en rivalité pour l’affection de Béa. Jodi Hildebrand déclare : « Il n’est pas évident d’interpréter à la fois le méchant de l’histoire et l’objet de l’affection du personnage féminin principal, mais Domhnall Gleeson est parfait dans ce rôle parce qu’il peut tout jouer : de l’employé dévoué à l’amoureux transi, en passant par l’hilarant méchant prêt à tout pour exterminer la « vermine ». Il sait vraiment tout faire. »

L’acteur remarque : « Thomas et Béa sont très différents. Elle est douce et bienveillante, et bien qu’elle le trouve un peu étrange, elle ne lui en tient pas rigueur. Toutes les autres femmes pour qui il a manifesté de l’intérêt ont été rebutées par sa personnalité un peu rigide, mais Béa semble s’en amuser et trouver cela adorable, d’autant qu’elle est suffisamment décontractée pour deux. Lorsqu’il lui dit qu’il aime ses œuvres, cela la touche profondément. »

Domhnall Gleeson a été séduit par la manière dont Will Gluck a abordé le caractère humoristique du personnage. Il explique : « Nous tenions à ce que le film plaise à tout le monde, mais à aucun moment nous n’avons consciemment intégré d’éléments spécialement destinés aux enfants ou aux adultes. Will est parti du principe que l’humour n’a pas d’âge. »

LE VIEUX McGREGOR

Au début du film, la vieille querelle qui oppose Pierre à M. McGregor bat son plein. Tout ce que veulent les lapins, c’est se régaler des abondants légumes que le vieux bonhomme fait pousser dans son jardin. Et tout ce que veut le vieil homme, c’est attraper les importuns pour les cuisiner et en faire des tourtes (comme il l’a fait avec le père de Pierre).

Sam Neill, qui incarne le grincheux jardinier, observe avec ironie que les histoires de Beatrix Potter, qu’il a lues à ses propres enfants, sont injustement racontées du point de vue des lapins. Il déclare : « Mettons-nous un peu à la place de McGregor : en quoi les lapins contribuent-ils au jardin ? Ils ne font que manger et se reproduire, et ils s’imaginent qu’ils peuvent récolter les fruits de son labeur ? À ses yeux, ce sont des sauvages qui vivent de l’autre côté de la barrière, et ce qui se trouve de l’autre côté de la barrière n’est que chaos. » L’acteur ajoute avec une pointe d’humour : « McGregor est à mon sens un homme assiégé, un travailleur acharné et un héros de notre temps ! »

Bien qu’il n’ait passé que peu de temps sur le tournage, Sam Neill était aux yeux des cinéastes et de l’équipe l’incarnation parfaite du grognon personnage. Lizzy Gardiner, la chef costumière du film, déclare : « Will tenait à être fidèle aux créations de Beatrix Potter jusqu’au moindre bouton de chemise. J’ai donc confectionné un costume rembourré en cachemire et en laine pour rendre Sam plus corpulent. Mais en raison de la chaleur, il portait également une combinaison climatisée que nous branchions entre chaque prise pour le rafraîchir. »

Rose Byrne, la seule actrice de chair et d’os à qui Sam Neill donne la réplique dans le film, confie : « Sam est hilarant mais c’est aussi un grand professionnel. Je pense qu’il s’est bien amusé sous tout ce maquillage, ces bourrelets et ces drôles de cols. L’étincelle qu’il avait dans le regard ne trompe pas, il a pris beaucoup de plaisir à incarner ce personnage. »

FLOPSAUT, TROTSAUT et QUEUE-DE-COTON

Pierre Lapin, le premier conte de Beatrix Potter, commence par cette phrase désormais célèbre : « Il était une fois quatre petits lapins qui s'appelaient Flopsaut, Trotsaut, Queue-de-coton et Pierre. »

Les trois sœurs font en effet autant partie de l’univers de Pierre Lapin que leur frère aîné. Au début du film, leur mère vient de mourir et Pierre est bien décidé à se comporter en grand frère responsable et à s’occuper du trio… C’est du moins son intention.

Will Gluck explique : « Nous avons imaginé que Pierre avait l’équivalent d’environ 16 ans en âge humain et que Flopsaut, Trotsaut et Queue-de-coton étaient des préadolescentes. Bien que ce soient des triplées, elles sont très différentes. Flopsaut est nerveuse et s’affole pour un rien, elle manque de confiance en elle et a du mal à trouver sa place auprès de ses sœurs, en particulier Trotsaut qui est la plus âgée, la plus autoritaire et la plus cultivée. Cette dernière aime commander… quand Pierre n’est pas dans les parages. Queue-de-coton vit quant à elle dans sa bulle mais se révèle être une redoutable guerrière. Un peu décalée, elle a tendance à laisser les autres lapins perplexes. »

Margot Robbie, la voix originale de Flopsaut, déclare : « Flopsaut souffre du syndrome de l’enfant du milieu. Elle est jalouse de ne pas être l’aînée et a le sentiment de se faire constamment donner des ordres par Trotsaut. Véritable boule de nerfs, elle doute parfois d’elle-même. »

L’affection de l’actrice pour l’univers de Pierre Lapin remonte à l’enfance. Elle se souvient : « J’avais un petit service à thé sur lequel étaient peints Pierre et tous ses amis. Je l’ai conservé pour pouvoir le donner à mes futurs enfants. Ces personnages sont intemporels et l’univers dans lequel ils évoluent est à la fois simple et magique, c’est un véritable plaisir de s’y plonger. »

À propos de son personnage, Trotsaut, Elizabeth Debicki déclare : « Plus qu’autoritaire, je dirais qu’elle est entêtée. C’est une adorable rebelle haute comme trois pommes qui est intelligente, fougueuse et mignonne à croquer ! »

L’actrice confie avoir été honorée de prendre part à un film adapté des contes intemporels de Beatrix Potter. « Ces histoires ont résisté à l’épreuve du temps parce que leurs personnages sont adorables, sincères, attachants, drôles et espiègles. Les enfants ont de tout temps été capables de s’identifier à eux et ont toujours été touchés par les thèmes de l’amour, de la famille et du partage qu’ils véhiculent. »

Daisy Ridley, qui donne la parole à Queue-de-coton dans la version originale, déclare : « Queue-de-coton est un électron libre. Elle est loufoque et toujours fagotée n’importe comment. Les triplées font partie intégrante du plan de Pierre pour regagner le contrôle du jardin. Chacun des membres de la fratrie a un rôle essentiel à jouer. S’ils débordent d’amour les uns pour les autres, cela ne les empêche pas de se chamailler constamment… ce qui est hilarant ! »

À l’instar de ses partenaires, l’actrice a grandi en admirant les créations de Beatrix Potter. Elle raconte : « Mes sœurs et moi participions à des stages de violon dans la région des lacs et nous en profitions tout le temps pour aller au musée Beatrix Potter. »

Nombre des amis de Pierre font également des apparitions dans le film. Son cousin, l’adorable et fidèle Jeannot Lapin, est toujours à ses côtés et tente comme il peut de le raisonner. On croise aussi Johnny Town-Mouse, un mulot sûr de lui et exagérément fier de sa ville. Rebondi Cochonnet est snob, tatillon et critique mais il répond toujours présent lorsqu’il est question de faire la fête. Madame Piquedru, une hérissonne vieillissante, n’est pas contre le fait de mettre un peu de piquant dans sa vie. Tommy Brock est un adorable blaireau loin d’être le plus vif de la bande. Sophie Canétang est une oie anxieuse de nature qui parvient enfin à se dérider lors d’une soirée, et Jérémie Pêche-à-la-Ligne une grenouille bien élevée.

UN MONDE EXTRAORDINAIRE DEVIENT RÉALITÉ

Will Gluck déclare : « Je voulais que les spectateurs oublient que PIERRE LAPIN est un film d’animation. Avec un peu de chance, après quelques minutes ils se seront habitués au fait que les animaux parlent et portent des vêtements et seront happés par le réalisme de l’histoire. »

L’animation du film a été supervisée par le producteur Zareh Nalbandian et sa société, Animal Logic, à qui l’on doit la production de succès tels que LA GRANDE AVENTURE LEGO (et sa suite, LEGO BATMAN, LE FILM) ainsi que HAPPY FEET. Celui-ci déclare : « Aux yeux de Will, les personnages d’animation du film sont tout aussi réels que ceux interprétés par Rose Byrne ou Domhnall Gleeson. La création de l’animation a soulevé le même genre de questions que celles que se posent de vrais acteurs : que ressent tel ou tel personnage et comment l’exprime-t-il ? Il était essentiel que les personnages puissent exprimer toute la gamme des émotions. Nous considérons ces animaux comme des personnages à part entière, c’est pourquoi nos échanges avec Will ont été extrêmement précis et détaillés. Nos animateurs s’en sont donné à cœur joie car Will ne leur a mis aucune barrière, mais ça a aussi été un immense défi. PIERRE LAPIN est sans doute le film le plus complexe auquel Animal Logic ait pris part. »
Le film met non seulement en scène des lapins, mais également des cochons, des blaireaux, des moineaux et bien d’autres animaux. Chacun d’entre eux possède une peau, un pelage ou un plumage différent, et certains portent des vêtements qui évoluent tout au long de leurs aventures. La chef costumière Lizzy Gardiner, à qui l’on doit les tenues des acteurs humains, a également imaginé les costumes portés par les animaux en amont du tournage. Elle confie : « Ça n’a pas été simple car nous tenions à rester fidèles à la vision de Beatrix Potter tout en la modernisant. Et plus nous avancions, plus nous réalisions qu’elle avait pris chacune de ses décisions pour une raison bien précise. »

L’animation a été réalisée en parallèle du tournage principal. Les monteurs assemblaient ainsi les scènes pendant la production, et en se basant sur ces scènes montées, les storyboarders dessinaient les animaux qui seraient par la suite intégrés à l’image.

De cette manière, Will Gluck avait une idée de ce que donnerait le résultat final et des possibilités que lui offrait l’animation. Mais par la même occasion, il a découvert à quel point cela peut être une bénédiction ou une malédiction, car l’animation peut être modifiée à l’infini. Il explique : « C’est quelque chose qui n’existe pas en prises de vues réelles : une fois la scène tournée, on ne peut plus rien changer, alors qu’on peut toujours améliorer l’animation – ce que je ne me suis pas privé de faire ! Quand les animateurs dormaient, je réécrivais les scènes. Par chance, ils ont toujours bien accueilli mes modifications. Plus de 400 personnes ont pris part à PIERRE LAPIN, chacune travaillant sur sa petite portion du film et développant d’incroyables idées. C’est cet aspect créatif qui m’a plu le plus dans ce projet. »

UN FILM QUI FAIT DE L’EFFET

PIERRE LAPIN ne manque pas d’action : il met en scène des explosions de fruits et de légumes, des feux d’artifice, des électrocutions et des combats acharnés entre humains et lapins.

Will Gluck tenait à ce que ces scènes se rapprochent davantage de IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN que de BAMBI, c’est pourquoi une collaboration et une compréhension totales entre le département en charge des effets spéciaux sur le plateau de tournage et le département en charge des effets visuels au sein du studio d’animation était essentielle.

La supervision des effets spéciaux a été confiée à Peter Stubbs et la supervision des effets visuels à Tom Wood et Will Reichelt.

Peter Stubbs, plus habitué à superviser les effets spéciaux de films d’action tels que GHOST RIDER ou de séries télévisées telles que « Band of Brothers : L’enfer du Pacifique », a été séduit à l’idée de prendre part à un projet différent. Il déclare : « J’ai trouvé l’histoire de PIERRE LAPIN drôle et attendrissante, et elle présentait l’avantage d’être à l’opposé de ce que je fais habituellement. Will, Tom et moi avons longuement discuté de ce qui serait réalisé physiquement sur le tournage et de ce qui serait généré par ordinateur, ainsi que des responsabilités qui incombaient à chaque équipe pour s’assurer que le travail des uns et des autres se complète parfaitement. Des éléments aussi simples que la poussière ou la pluie peuvent en effet rendre le travail du département des effets visuels très compliqué. Mon équipe avait donc besoin de savoir où se situeraient les lapins et les autres animaux dans le cadre, comment ils se déplaceraient et avec quels éléments ils interagiraient. »
Réaliser concrètement la vision de Will Gluck pour la bataille dans laquelle des fruits et légumes explosent a nécessité de nombreux tests. Le superviseur des effets spéciaux raconte : « Il a fallu concevoir les petites explosions qui représentent les pétards que Thomas jette en direction des lapins, lesquels contre-attaquent en lançant des fruits. Nous avons donc testé beaucoup de matières organiques… au point que les murs de mon atelier étaient littéralement tapissés de débris de fruits et légumes ! Nous avons finalement opté pour des fruits à chair tendre et fabriqué des pistolets spéciaux pour les faire exploser à l’endroit exact où nous le souhaitions. »

PIERRE LAPIN est le premier film alliant prises de vues réelles et animation auquel Tom Wood prend part. Il déclare : « En lisant le scénario, j’ai très vite pris conscience que chaque page apportait son lot de défis, mais c’est précisément ce qui me motive au quotidien. Ce qui m’a le plus enthousiasmé, c’était de donner vie au personnage de Pierre Lapin comme on ne l’avait encore jamais vu au cinéma, c’est-à-dire de manière photoréaliste. Cela représentait un défi fantastique. »

Tom Wood et Will Reichelt ont défini les principes de l’univers du film avec Will Gluck. Les deux hommes avaient beaucoup de questions qui, si elles ne sont pas abordées dans le film, leur ont permis de déterminer la manière dont leurs équipes allaient créer et animer les personnages : comment se fait-il que les animaux parlent ? S’agit-il d’une règle de base de l’univers du film ? Qui leur fabrique leurs vêtements ? Comment les lavent-ils ?

Will Reichelt commente : « Il est essentiel de poser ces questions avant de pouvoir se concentrer sur les personnages eux-mêmes, leurs relations et leurs liens avec le monde des humains. »

L’équipe en charge des effets visuels a été structurée en deux unités. L’équipe principale, dirigée par Will Reichelt, s’est occupée de toutes les scènes dans lesquelles les acteurs réels interagissent avec les personnages en images de synthèse. La seconde, pilotée par Tom Wood et dirigée par Kelly Baigent, en charge de l’histoire, s’est concentrée sur les plans et les séquences dans lesquels apparaissent uniquement des personnages animés. Deux superviseurs de l’animation d’Animal Logic étaient présents au quotidien sur le tournage en prises de vues réelles afin de suivre les opérations et de transmettre les informations nécessaires à l’équipe.

Will Gluck ne voulait pas que le film mette en scène deux mondes parallèles, celui des animaux d’un côté et celui des humains de l’autre, mais un seul et même univers cohérent. Tom Wood commente : « Le choix le plus classique aurait été de filmer les lapins comme des créatures miniatures au ras du sol, avec très peu de profondeur de champ pour donner l’impression que tout leur semble démesuré, mais Will avait une tout autre idée en tête. Nous avons donc fait comme si les lapins étaient juste des gens plus petits. Leurs conversations fonctionnent ainsi de la même manière que celles des hommes. »

Pour donner vie aux personnages, les animateurs ont une fois de plus puisé l’inspiration dans les illustrations originales de Beatrix Potter. En dehors du fait que Pierre marche sur deux pattes et porte une veste bleue, c’est un lapin très réaliste. Tom Wood déclare : « Pierre se tient droit, il porte une veste et parle, mais c’est également un vrai lapin ; son jeu d’acteur est donc complexe, nuancé et anthropomorphique, tout en étant ponctué de mouvements d’oreilles et de museau typiques de vrais animaux. Il a également fallu qu’on exprime sur le plan visuel ce que James Corden communique à travers sa performance vocale, cela passe par exemple par la création de subtils mouvements de sourcils pour traduire le sarcasme. Ça a été un équilibre délicat à trouver. »

Pour les plans qui mettent en scène humains et personnages d’animation, il était important que les acteurs puissent interagir avec quelque chose de palpable plutôt que de s’en remettre uniquement à leur imagination, et ce pour deux raisons. D’une part parce que c’était la meilleure manière d’obtenir une interprétation physique réaliste chez les acteurs, et de l’autre parce que l’équipe en charge des effets visuels pourrait ainsi utiliser l’image tournée pour définir la manière dont la lumière tomberait sur les personnages en images de synthèse.

Tom Wood commente : « Nous avons fait fabriquer une peluche de très bonne qualité à l’effigie de Pierre que nous avons pu filmer sous tous les angles. Nous avons également eu recours aux traditionnelles balles argentées et grises qui reflètent la lumière et nous permettent de contrôler l’éclairage et la couleur. » L’équipe a en outre créé des balles recouvertes de différents types de pelages et de tissus représentant chacun des personnages afin de définir la manière dont la lumière et le vent affecterait chacun d’entre eux.

La terrible scène dans laquelle le terrier de la famille Lapin est détruit par une explosion et un arbre s’effondre sur la véranda de Béa est sans aucun doute celle qui a nécessité la plus importante collaboration entre les effets spéciaux et visuels. Si l’explosion a été réalisée sur le tournage, les dégâts causés sur le cottage sont le fruit de l’alliance entre effets spéciaux physiques et effets visuels. L’arbre a été fabriqué de manière à pouvoir tomber et être relevé au gré des prises puis installé par l’équipe en charge des effets spéciaux sur le lieu de tournage. Il a ensuite été étoffé par ordinateur en postproduction.

Malgré leur complexité chorégraphique, ce ne sont pas les scènes d’action dramatiques comme celle-ci qui ont posé le plus de difficultés à l’équipe en charge des effets visuels, mais les interactions étroites entre les acteurs humains et les personnages en images de synthèse. Will Reichelt explique : « Donner l’impression que les personnages se touchent nécessite un travail très délicat. Qu’il s’agisse de leurs mouvements, de la manière dont le pelage de Pierre réagit lorsque McGregor y enfonce ses doigts et le caresse dans le sens contraire du poil ou de la manière dont les personnages se font de l’ombre ou se reflètent l’un sur l’autre, tout cela demande un travail extrêmement minutieux qui a été réalisé image par image de manière à rendre les effets visuels imperceptibles. »

MANOIR, COTTAGE ET PAYSAGES SUBLIMES

Le tournage du film en décors réels et en studios s’est déroulé entre Londres, le Lake District, et Sydney en Australie.

Le tournage australien était prévu en début d’année, pendant l’été austral. Sydney a offert à l’équipe des paysages particulièrement verdoyants – comme Centennial Park, l’un des premiers espaces verts créés par l’homme en Australie, réalisé par des jardiniers britanniques et planté d’arbres anglais – où installer le manoir de Thomas McGregor et le cottage de Béa.

Will Gluck déclare : « Nous avons créé un univers qui, nous l’espérons, ressemble exactement à celui des livres de Beatrix Potter. Chaque détail a été minutieusement étudié, adapté au monde réel de la manière la plus fidèle possible et enfin, fabriqué. »

Roger Ford, à qui l’on doit les univers visuels des franchises BABE et NARNIA ainsi que du PETER PAN de P.J. Hogan, a été chargé de créer les décors du film. Sa première mission a consisté à concevoir et construire le manoir et le cottage.

Il raconte : « Nous sommes allés faire des repérages dans la région des lacs avec plusieurs membres de l’équipe. Le manoir de McGregor est typique des techniques de construction de la région tandis que le cottage de Béa est une reproduction de Yew Tree Farm, la propriété de Beatrix Potter, qui se compose d’un bâtiment en stuc blanc surmonté d’un toit en ardoise. »

Ces deux bâtiments ont été construits en bois et contreplaqué puis recouvert de toile de jute. La maçonnerie de pierre et la toiture ont ensuite été réalisées en plâtre. Pour le cottage de Béa, Will Gluck et Roger Ford ont cependant pris une décision inhabituelle : construire à la fois l’intérieur et l’extérieur de la maison. S’il est souvent plus facile d’ériger une construction vide pour les plans extérieurs puis de tourner les scènes d’intérieur en studio, les besoins particuliers du cottage de Bea nécessitaient la révision de cette règle établie.

Le chef décorateur précise : « L’essentiel de l’action se déroule dans la véranda de Béa, dont les parois de verre donnent sur le manoir McGregor et le potager. Il m’a semblé que construire l’intérieur de la maisonnette en studio et essayer de reproduire la vue depuis la verrière de manière convaincante serait difficile. La solution qui s’est imposée à nous a été d’allier l’intérieur à l’extérieur, de manière à ce que la caméra puisse filmer le manoir depuis le jardin d’hiver de Bea. »

Pour protéger ses intérieurs, le cottage a dû être parfaitement étanchéifié. En effet, pendant le tournage, la chaleur étouffante (jusqu’à 37°) pouvait laisser la place à des pluies torrentielles en l’espace de quelques minutes seulement.

L’échelle des animaux a également affecté certains éléments des décors qui n’auraient en d’autres circonstances pas nécessité d’attention particulière. Roger Ford explique : « Il n’est habituellement pas nécessaire de penser à l’apparence des essieux d’un utilitaire, mais dans PIERRE LAPIN, chaque élément du châssis se devait d’être parfait car les personnages, et donc la caméra, allaient se retrouver dessous. Il a donc fallu que nous examinions chaque détail avec la plus grande minutie. »

Le chef décorateur a trouvé un artiste capable de réaliser les tableaux de Béa dans le style de Beatrix Potter, mais dans des dimensions plus grandes. Il commente : « Les tableaux de Beatrix étaient minuscules, comme on peut le voir dans un musée du Lake District qui rassemble certains de ses originaux. Nous avons opté pour de plus grandes peintures de manière à ce qu’on les voie bien à l’écran, mais elles sont très similaires aux originaux de Beatrix Potter sur le plan stylistique. »

L’autre décor clé du film est évidement le jardin de McGregor. Will Gluck raconte : « Le potager est le paradis des lapins car il contient tout ce dont ils peuvent rêver. Après avoir goûté à ses délices, il leur est impossible de s’en passer… même si l’accès leur en est interdit. »

Le producteur Zareh Nalbandian ajoute : « Il fallait qu’on montre le jardin du point de vue de Pierre : luxuriant et paradisiaque. Il ne peut s’empêcher de retourner au potager, ce qui lui attire encore et toujours des ennuis. »

Le potager a été créé par l’équipe de Roger Ford et Jack Elliott, le paysagiste du film qui a été chargé de cultiver 22 variétés différentes de fruits et légumes.

Avant que la moindre graine ne soit semée, les cinéastes se sont assurés que le jardin répondrait à tous leurs besoins. Roger Ford se souvient : « Will était préoccupé par sa taille : serait-il suffisamment grand ? Nous avons donc délimité une parcelle de même dimension sur le sol du studio. Il voulait également savoir quelle hauteur atteindraient les plantations, tant pour des raisons logistiques que pour leur impact visuel, c’est pourquoi nous avons installé des structures pour simuler la taille des plants. Le directeur de la photographie, Peter Menzies, Jr., s’est alors inquiété qu’il ne soit pas suffisamment large pour les séquences de course-poursuite, nous avons alors augmenté ses dimensions. Finalement, nous avons atteint un résultat qui satisfaisait tout le monde. »

Chaque variété de plante du jardin devait pouvoir pousser dans le Lake District. En dehors de cela, l’équipe a eu carte blanche. Le scénario contenait quelques gags spécifiques faisant référence à un fruit ou un légume particulier, les autres ont été choisis sur un critère de couleur.

À partir de ces éléments, Jack Elliott a dû trouver le moyen de créer un potager à l’état stationnaire, car si l’action du film ne se déroule que sur une ou deux semaines, le tournage, lui, a duré huit semaines. Le jardinier déclare : « Nous avons mis les légumes en scène. Nous avons tout fait pousser en pot de manière à pouvoir les remplacer facilement. Nous avons utilisé de l’engrais liquide pour faire en sorte qu’ils soient prêts à temps et avons été très attentifs à la météo. »

Jack Elliott a également surdimensionné certaines plantes. Huit plants de tomates ont ainsi été rassemblés pour n’en former qu’un. La floraison tardive des tournesols a quant à elle nécessité l’utilisation de plantes artificielles, progressivement remplacées par les vraies fleurs au fur et à mesure de leur éclosion.

Roger Ford a été très impressionné par les équipes en charge des décors et du jardin. Il déclare : « Je me demandais comment nous allions pouvoir créer des toits en ardoise, ce qui n’a rien d’évident, et si le potager serait prêt en temps et en heure… Cela m’empêchait de dormir la nuit ! Mais les équipes en charge des plâtres, de la construction, de la peinture et des espaces verts ont été remarquables. Malgré la chaleur accablante, les fuites, le vent et la pluie, tout le monde a fait un travail fabuleux. »

La productrice exécutive Jodi Hildebrand déclare : « Se rendre sur le tournage et pouvoir voir et toucher les décors après avoir étudié des dessins et des photos de manoirs et de jardins anglais pendant des mois dans nos bureaux de Los Angeles a été une expérience incroyable. Je n’avais jamais vu de décors aussi beaux, c’était tout ce que nous avions imaginé, et c’était très triste de songer qu’ils seraient plus tard démolis. »

PIERRE LAPIN INVESTIT HARRODS

PIERRE LAPIN fait partie des très rares films pour lesquels Harrods, le célèbre grand magasin londonien situé dans le quartier de Knightsbridge, a ouvert ses portes à une équipe de cinéma.

Harrods est un lieu très fréquenté qui accueille quotidiennement des milliers de visiteurs ; tourner un film de l’ampleur de PIERRE LAPIN au sein de ce bâtiment historique tenait donc de l’exploit.

Le grand magasin emploie plus de 7 500 personnes et vend des jouets à l’effigie des personnages créés par Beatrix Potter depuis au moins 1910. L’auteure, qui résidait dans le quartier de Knightsbridge, fait référence à Harrods dans le journal intime qu’elle tenait à 17 ans.

Jodi Hildebrand déclare : « McGregor travaille dans un lieu emblématique de l’effervescence urbaine, à des millions d’années-lumière de l’endroit où vit Pierre. Harrods est un lieu emblématique intimement lié à Beatrix Potter et à son univers, c’était l’endroit idéal pour nous et nous étions ravis que la direction accepte de nous accueillir, ils ont fait tout leur possible pour nous aider. Nous avons tourné les plans extérieurs en journée et les séquences à l’intérieur de nuit, après la fermeture du magasin. Ce furent des nuits longues et éprouvantes mais c’était un réel plaisir de tourner dans un lieu aussi incroyable. »

La sécurité était maximale, de 21 heures à 9 heures le lendemain matin, les portes étaient fermées pendant que l’équipe travaillait. Ce sont les employés des divers départements – du rayon jouets aux ingénieurs du magasin en passant par le personnel de la cafétéria qui a ouvert son restaurant pour les quelque 100 membres de l’équipe du film – qui ont rendu ce tournage possible.

LES CASCADES

Tandis que la chorégraphie des cascades animalières a été minutieusement réalisée sur ordinateur par les animateurs d’Animal Logic, les cascades humaines reposaient presque uniquement sur les épaules d’un acteur : Domhnall Gleeson dans le rôle de Thomas McGregor.

Lawrence Woodward, coordinateur des cascades, et Ben Smith-Petersen, la doublure cascades de Domhnall Gleeson, ont passé deux semaines à répéter avec l’acteur. Chaque jour, ce dernier développait un peu plus son combat rapproché avec Pierre Lapin. À l’image d’une chorégraphie de danse, Domhnall Gleeson devait se souvenir précisément de ses pas, mais également de ceux de son partenaire car pendant le tournage, le lapin serait un ennemi invisible.

Lawrence Woodward déclare : « Domhnall arrivait toujours préparé. Il continuait à travailler chaque nouveau mouvement, aussi minime soit-il, en dehors des répétitions, ce qui nous a beaucoup facilité la tâche. »

L’acteur a réalisé ses propres cascades et les scènes les plus physiques du film à chaque fois que cela était possible. Le coordinateur des cascades se souvient : « Nous avons développé beaucoup de stratagèmes pour le tournage. Nous avions notamment des petits bâtons bleus avec lesquels on interagissait avec lui ainsi que des cascadeurs en combinaison bleue qui le touchaient. Occasionnellement, nous lui lancions même un lapin bleu pour susciter une réaction authentique. »

Domhnall Gleeson confie : « Je ne suis pas cascadeur, alors jouer la scène en rythme et me faire attaquer par un lapin invisible n’a pas été évident, mais je me suis bien amusé ! L’équipe de cascadeurs, dirigée par Lawrence et Ben, était formidable. Will aime changer des choses à la dernière minute, il a donc fallu qu’on soit réactifs, mais je trouve que le résultat est encore plus amusant et burlesque que ce que nous avions imaginé initialement, et c’est tout ce qui m’importait. »

 
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